Définition de la qualité de l’eau

Une préoccupation ancienne et indispensable pour l’homme.

Ne se trouvant jamais à l’état pur (H2O), l’eau ou plus particulièrement les ressources naturelles en eaux contiennent inévitablement des éléments minéraux et organiques modifiant leur état. Ainsi, la qualité de l’eau, de par sa composition, sa structure, est une notion ancienne en termes de préoccupation humaine liée à l’environnement. Du fait des problématiques importantes liées aux risques sanitaires et à l’utilisation de la ressources pour de nombreux usages différents (alimentaire, industrielle, récréatif, etc.) indispensable à sa survie, l’Homme s’est rapidement confronté au besoin de mettre en place des critères d’évaluation de l’état de la qualité de l’eau. Les premiers indicateurs de qualité ont été olfactifs et visuels (l’odeur, la couleur, la présence de poissons, etc.).

Indispensable à l’être humain et à l’évolution d’une société, la notion de qualité de l’eau semble apparaître en premier lieu comme une préoccupation forte, associée à l’Homme, à ses besoins et à ses usages.

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Une notion généraliste qui englobe l’ensemble des thématiques de l’eau.

La qualité de l’eau se présente alors comme un thème central des problématiques liées à l’environnement. Cependant, ce dernier se caractérise également comme étant une notion utilisée dans plusieurs sous domaines différents tels que l’eau de consommation, l’eau brut, l’eau potable, l’eau à destination des loisirs, etc. Le terme de qualité de l’eau est donc représentée comme une notion généraliste, issue des thèmes fondamentaux liés à l’environnement (l’eau, l’air, la biodiversité, les espaces naturels, etc.) et interprété par l’Homme.

Une notion relative, en constante évolution :

Ainsi, mise en place et interprété par l’Homme, nous pouvons définir la qualité de l’eau comme une notion relative et évolutive. Elle apparaît comme étant définie en fonction des représentations anthropiques de l’eau, notamment à travers ses usages. En effet, la définition du niveau de qualité de l’eau se base sur des paramètres, des indicateurs dont le choix, la sélection dépend des représentations que les êtres humains ont de cette ressource. En ce sens, la qualité de l’eau apparaît comme une notion évolutive comme le démontre l’évolution des outils d’évaluation de la qualité marquant le passage d’une eau perçue et considérée comme un produit de consommation, un outil de production et de développement, à une eau perçue également comme un patrimoine naturel à protéger et/ou à conserver.

 

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L’exemple de la nuance entre la potabilité et la qualité.

Le caractère relatif et évolutif de la notion de qualité de l’eau s’illustre parfaitement à travers l’exemple des nuances qui existent entre les termes de potabilité et de qualité de l’eau. En effet, une eau (issue d’un cours d’eau, d’une nappe souterraine, d’un lac, etc.) peut tout à fait répondre aux critères de bon état de la qualité de l’eau et ne pas être potable pour autant. En ce sens, la potabilité dispose de critères spécifiques et différents des critères de qualité « écologique » d’une eau brute par exemple. Une ressource peut donc être à la fois définie comme « bon état qualité » et ne peut être potable, ne pas répondre aux critères de potabilité. À l’inverse, il semble également important de noter que la potabilité répond avant tout à des paramètres, des normes, jugeant l’eau comme étant potable selon la législation française. Ainsi, une eau déclarée potable, propre à la consommation humaine selon les normes sanitaires nationales, n’exclura pas l’ensemble des éléments nocifs pour l’Homme potentiellement présents dans cette eau. Une eau déclarée potable peut donc tout à fait mettre à mal la santé d’une personne (sur le court ou le long terme) et peut sembler être de « mauvaise qualité ». Cependant, si ces éléments nocifs ne sont pas intégrés dans les critères de potabilité, l’eau reste déclarée sous l’état de « potable » selon les normes françaises malgré un état de qualité pouvant être jugé comme « mauvais », « médiocre » voire dangereux par rapport à d’autres ressources.

Ce caractère relatif à la notion de qualité s’illustre notamment à travers l’exemple du radon présent dans l’eau mise à disposition pour les usagers de la région Limousin. En effet, le radon, caractérisé comme étant un élément chimique radioactif et nocif pour l’Homme a été retrouvé en grande quantité dans des mesures de points de captage d’eau de la région. Cette mesure se retrouve être particulièrement alarmante dans la commune de Saint-Sylvestre pour prendre le cas le plus flagrant. En effet, un ingénieur nucléaire du CRIIRAD a mesuré 255 000 becquerels par mètre cube d’eau. La dose de radioactivité étant jugé comme extrêmement dangereuse pour une eau destinée à la consommation (le radon une fois ingéré peut irradier l’estomac, les reins, le foie, les poumons et la moelle osseuse), la distribution de l’eau issue de ce captage reste cependant dans les limites de la légalité qui impose peu de normes de qualité sur la question de la radioactivité et plus particulièrement du radon. L’eau de Saint-Sylvestre se retrouve être une eau à la fois particulièrement nocive pour la consommation humaine et déclarée comme potable, mise à disposition.

Par conséquent, la qualité de l’eau apparaît comme une notion généraliste, relative, en constante évolution, qui englobe l’ensemble des problématiques liées aux activités humaines et aux préoccupations environnementales en ce qui concerne l’eau. En ce sens, l’eau et les paramètres qualités qui en découlent se déclinent en plusieurs catégories. On ne parle plus alors de la qualité de l’eau mais des qualités des eaux.

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Les différents types et usages de l’eau et les paramètres de qualité qui en découlent.

La qualité ou plutôt les qualités des eaux apparaissent comme une notion complexe, avec de nombreuses nuances relatives aux besoins et aux perceptions. La définition de la notion de qualité elle-même semble donc impliquer différents choix de paramètres d’analyse. Cependant, ces multiples paramètres permettant de définir les qualités des eaux dépendent principalement des besoins anthropiques. Ainsi, nous pouvons dégager deux dimensions générales des préoccupations en termes de qualité de l’eau :

L’eau comme produit, besoin, ressource, pour l’homme, pour la société et l’eau comme élément naturel, indispensable au bon fonctionnement des écosystèmes.

Dans ce cadre, nous pouvons alors présenter deux principaux types de paramètres qualités :

  • En tant que produit et ressources pour l’Homme, l’eau se divise en deux catégories : l’eau potable également appelée l’eau de consommation ; et les eaux de loisirs également appelées les eaux de baignades.

L’eau potable qui comprend l’ensemble des eaux à usage domestique (cuisine, hygiène et arrosage par exemple) doit répondre à des critères de qualité fixés par le Ministère de la Santé. Ces normes portent sur la qualité microbiologique (germes pathogènes, parasites, virus, coliformes fécaux, etc.) ; la qualité physico-chimique (caractéristiques relatives à la structure naturelle de l’eau, substances chimiques toxiques, etc.) ; et la qualité physique et gustative aussi appelée paramètres organoleptiques (limpidité, clarté, odeur, etc.)

Les eaux de loisirs correspondant essentiellement aux eaux de baignades (lacs, plans d’eaux, etc.) doivent répondre à des critères microbiologiques (bactéries, germes de contamination fécale, etc.) ; et à des critères dits de « surveillance visuelle » afin de détecter la présence de verres, plastiques, résidus goudronneux ou autres déchets par exemple. Cependant, il semble pertinent de noter que les eaux de piscines ou à usage thérapeutique ne sont pas concernées par ces différents paramètres de qualité

  • En tant que patrimoine naturel, les analyses de la qualités des eaux à l’état brut s’articulent autour de deux catégories : les eaux de surfaces comprenant l’ensemble des eaux superficielles (lacs, fleuves, rivières, etc.) ; et les eaux souterraines (nappes phréatiques).

    Les eaux brutes (que ce soit pour les eaux de surfaces ou les eaux souterraines), perçues comme patrimoine naturel restent cependant en étroite relation avec les activités et les besoins anthropiques. En effet, l’eau à usage industrielle, énergétiques ou même alimentaire résulte des procédés de captage des eaux à l’état brut issues des ressources naturels. Dans ce contexte, les paramètres de qualités de l’eau se retrouvent liés aux différents besoins et usages de l’eau par l’Homme. Néanmoins, depuis les années soixante-dix, suite à une prise de conscience généralisée des problématiques environnementales liées aux activités humaines, une approche dite « intégrée » de la gestion de l’eau soumet la surveillance de la qualité de l’eau à des critères tenant compte du bon état physique, chimique et biologique des écosystèmes aquatiques. On parle alors de « bon état écologique » de l’eau (notion mise en place par le Ministère de l’Écologie et du Développement Durable).

Ce dernier point sur l’eau perçue comme une ressource environnementale à protéger et/ou à conserver pour le bon fonctionnement des écosystèmes aquatiques, en lien direct avec les besoins résultant de l’activité anthropique (tels que la pêche ou la conchyliculture) démontre l’importance et le rôle de l’eau dans les problématiques liées à la question de l’environnement. En ce sens, les résultats des analyses de la qualité des eaux apparaissent comme des données sensibles, qui intègrent à la fois des enjeux environnementaux, sanitaires et sociétaux importants.